Charlotte, parlez-nous un peu de vous…
Nous sommes primeurs de père en fille depuis 3 générations, mes grands-parents étaient primeurs, mes parents grossistes en fruits et légumes avant de reprendre la boutique en 2012, et moi qui ai suivi un cursus de management en unité commerciale. Mon idée était de travailler dans la vente et particulièrement de fruits et légumes car j’ai baigné dedans depuis toute petite et c’est un domaine qui m’a toujours passionnée.
Je travaille avec mes parents et mon compagnon. Ils m’ont beaucoup soutenue et encouragée quand je me suis lancée dans le concours MOF. C’est une aventure que nous avons vécue ensemble !
Ça fait quoi d’être MOF ?
Au début j’ai trouvé cela un peu lourd à porter, avoir gagné alors que j’étais la plus jeune et que d’autres avaient participé à plusieurs éditions (tous les 4 ans) sans l’avoir… c’était compliqué. Mais en même temps c’est une joie immense qui récompense des mois de travail, d’entrainement. Et puis c’est un titre acquis à vie qui reconnait un vrai savoir-faire, une expertise, un professionnalisme… à 28 ans c’est incroyable !
Pour autant, porter le col bleu blanc rouge n’a rien changé à mon quotidien, à ma manière de travailler, de prendre soin de mes produits, d’être disponible pour les clients qui ont besoin d’un conseil, d’une information…
Quel est votre rapport aux producteurs locaux ?
Beaucoup auraient tendance à réduire notre métier au simple fait de réaliser de beaux étalages. Or c’est beaucoup plus pointu, nous connaissons nos produits, leurs variétés, leurs origines, leurs saisonnalités, leurs calibres etc. ; nous devons avoir de bonnes connaissances tant en diététique qu’en termes de préparation pour être capable de donner de bons conseils.
Toute cette connaissance nous rapproche des producteurs, ceux qui aiment leur métier, qui respectent la terre, qui ont à cœur de bien faire ; nous sommes sur la même longueur d’onde. J’aime aller les visiter, en découvrir de nouveaux, nouer une relation. Pour moi, c’est important, si on travaille ensemble, de savoir que la qualité sera au rendez-vous.
C’est là aussi que les primeurs ont un « rôle d’éducation » des clients. Les mentalités évoluent mais il est parfois difficile de faire comprendre aux clients qu’on ne trouve pas de tomates goûteuses et locales en hiver, pas de fraises françaises en février, c’est trop tôt. Par contre dès que la saison arrive nous faisons une belle place aux produits locaux quand c’est possible. Et en Charente-Maritime nous avons une telle diversité, il faut en profiter !