D'hier et d'ici

Noël qui nous partage la passion de son métier

Depuis quand êtes-vous installé à Angoulins ? 

J’ai repris l’exploitation familiale en 2009, je suis la troisième génération. Mes grands-parents ont acheté la ferme avec le moulin avant la guerre. Ils avaient des vaches laitières et à viande, ainsi que des cochons. Pendant la guerre, les Allemands ont fortifié le moulin. En 2014, sur un coup de tête, j’ai acheté de la luzerne et j’ai décidé de passer en bio. Il y a eu trois années compliquées. Puis, il y a six ans, j’ai commencé à faire des légumes bio avec ma femme Isabelle et de les vendre en direct à la ferme. Nous avons aussi des grandes cultures avec de l’orge, du blé, de l’épeautre, des lentilles, du lin…  

Quelles sont vos spécialités ? 

On me surnomme « maraichoux » car j’adore la culture du chou et nous en avons une grande variété : chou-fleur, blanc, vert, jaune, violet, rave, blanc pointu, chinois pointu… C’est la plante la plus réceptive aux conditions météo et elle a besoin de très peu d’eau. Nous avons aussi un marais inondable qui permet de cultiver des légumes sans besoin d’irrigation comme le poireau, la pomme de terre, la courge, le céleri-rave. Cela leur donne une autre saveur. Et puis on peut faire du « paddle poireaux » l’hiver ! En tout, nous proposons 85 variétés de légumes en cherchant à sortir de l’ordinaire avec de nouvelles saveurs comme, par exemple, la tomate russe rouge, des poivrons snacking ou de l’aubergine blanche asiatique. L’avantage du maraîchage c’est que l’on peut faire des essais et voir rapidement le résultat.  

Comment travaillez-vous ? 

Nous travaillons en bio et traitons avec de la macération de plantes essentiellement. Cela fonctionne très bien. Nous économisons aussi l’eau grâce à un arrosage à partir de notre forage avec un système de goutte à goutte et par micro aspersion la nuit. On partage également du matériel et on échange avec d’autres collègues maraîchers. Cela nous permet de s’entraider et de mutualiser certaines productions. Nous sommes aussi dans une démarche de maintien de la biodiversité. Nous faisons partie du programme « Des terres et des ailes » de la Ligue pour la protection des oiseaux. Nous avons installé notamment des perchoirs pour les rapaces et des nichoirs pour les oiseaux. Notre état d’esprit est d’être tout simplement vrais et humains.